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été si indignement trompée, maudit soit l’air qu’on y respire.

Mais que ses sensations furent différentes, en regardant d’un autre côté. Venise est là, se disait-elle, et par conséquent c’est là que demeure Bérenza ! La distance qui, ainsi que la mort, augmente le mérite de l’objet aimé, et à laquelle était joint de plus le souvenir de l’artifice mis en usage pour l’en séparer, l’y faisait penser avec tendresse. Sans ces circonstances, il est bien à croire que Victoria n’en eût pas également ressenti. Ô cher Bérenza ! continuait-elle de penser, puis-je espérer de te revoir jamais ?

Cherchant cependant à rallier ses pensées, Victoria prit le bras de Catau, et marcha en silence. Mille songes divers flottaient encore dans