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Quoique conservant une sûreté apparente, elle ne put s’empêcher d’éprouver, en se levant de table, un serrement de cœur qui l’emporta sur son indolence accoutumée. En souhaitant le bon soir à sa mère, l’envie lui prit de se jeter à son col, ce qu’elle fit avec une tendresse qui ne lui était pas ordinaire. Elle la pria tout bas à l’oreille de ne pas rester trop long-tems dans cette détestable demeure. Laurina, non moins affectée, n’eut pas la force de lui répondre ; le cœur lui battait : elle balbutia, et la dissimulation qu’elle se voyait forcée d’employer, la rendait rouge comme le feu. Pressant la main de sa fille, elle lui dit bon soir en tremblant, et en pensant que ce serait peut-être la dernière