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qu’il avait seule aimée au printems de sa vie. La voir louée et fêtée par tout, était un plaisir bien vif pour lui, tandis que cette femme vaine, avait souvent le tort de s’approprier exclusivement les hommages que ses charmes lui attiraient.

On ne saurait se dispenser d’observer ici, qu’à l’époque où commença cette histoire, les Vénitiens formaient un peuple orgueilleux, sévère et soupçonneux. Dans aucuns pays du monde on ne portait si loin la vanité de la noblesse. Leurs coutumes et leurs manières tenaient aussi beaucoup de la forme sombre de leur gouvernement, qui, jaloux et méfiant, de sa nature, condamnait à mort sur la moindre apparence. Une exécution, quelquefois publique, et souvent privée, dissipait les craintes