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qui pouvait apporter quelque délai à leur départ, eut soin que rien ne pût les arrêter. Ils s’embarquèrent donc de suite pour Trévise, et Victoria, sans s’en douter, dit adieu pour long-tems à Venise.

Toute tentative pour alimenter la conversation, en route, fut rendue inutile, par la sombre taciturnité de Victoria. Mais petit à petit (honteuse sans doute de paraître s’éloigner à regret d’un homme qui, après tout, semblait l’oublier,) elle reprit un peu de sérénité, et montra un enjouement qu’elle était loin de ressentir. Ce changement enchanta Laurina. Son cœur toujours porté pour sa fille, commença à se repentir de sa conduite précipitée, et à sentir de la répugnance à condamner une jeune créature à une