sait son pain en petits morceaux, et, lentement, commençait à manger.
Mais bientôt, il « chipotait ».
— Buvez un coup, conseillait Lecouvreur.
Louise s’interposait :
— Ne le presse pas, toi ! On a tout son temps, pas vrai, père Deborger ?
Il levait sur elle ses yeux ternis, et, la bouche pleine, bredouillait :
— C’est pas à Nanterre qu’on mange comme ça…
— Reprenez de la salade.
— Là-bas, continuait-il, on est plus mal nourri que des soldats. Le vin c’est pas du vin, ni le tabac, ni rien… Il poussait un soupir. Ah ! si on m’avait dit autrefois : père Deborger, vous finirez vos jours dans un asile… Heureusement, on a des jours de sortie…
Le repas terminé, Lecouvreur lui offrait une « fine », une cigarette, et il restait près du feu, bavardant avec Louise, regardant la bonne qui débarrassait la table, hasardant des questions.
— Vous n’avez plus votre femme de ménage ?
Louise secouait la tête.