lettres qu’il recevait. Un type qui faisait de la politique ! C’était son affaire, après tout. Elle n’avait pas à mettre le nez dans ces histoires-là !
Peu de jours après Bénitaud tomba malade ; une forte fièvre le cloua au lit. Louise le soigna et fit sa chambre.
— Ne touchez pas à ces papiers-là, lui cria-t-il un matin.
Elle n’attachait pas une grande importance à des brochures graisseuses ou à des coupures de journaux. Il se dressa sur son lit. « Vous verrez ce qu’il en sortira bientôt ! »
— Quand ça ?
— Le premier Mai.
— Vous n’allez tout de même pas mettre Paris à feu et à sang ?
— Laissez-nous faire…
Il s’embarqua dans un long discours auquel Louise n’entendit pas grand-chose. En tout cas, son client parlait bien. Il avait de l’instruction !
Elle ne put tenir sa langue et lorsque Bénitaud, guéri, revint prendre son courrier dans la boutique, tous le regardaient avec curiosité, sympathie et admiration. Pluche, qui