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jours qu’elle avait connus dans cette chambre pour ne plus penser qu’à son enfant.

Le lendemain, elle reprit courageusement son travail. Quand elle était libre, elle se renseignait dans le quartier pour trouver une nourrice.

On lui indiqua une paysanne qui habitait en Seine-et-Marne et qui se chargea de l’enfant. Alors, commença pour Renée une nouvelle existence. Elle vivait seule comme autrefois. Mais maintenant toutes ses pensées étaient pour son Pierre, tous ses baisers pour la photo prise le jour où elle s’était séparée de lui. Sur une fourrure, l’enfant, à demi nu, étalait son petit corps grassouillet. Une belle photo ! Il ne lui restait rien de pareil de ses anciennes amours. Les jeunes gens avaient beau rôder autour d’elle, tous les hommes la dégoûtaient.

Louise la fortifiait dans ses bonnes résolutions.

— Prenez garde, Renée. Les clients sont des cochons ! Ils chercheront toujours à abuser de vous.

— Je sais bien. Mais ils perdent leur temps, maintenant que j’ai mon petit…