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LE ROI

— Vous savez, monsieur, ce qu’il faudra faire là-haut ?

— Commencer à tuer sur-le-champ, et avec l’aide de ces messieurs qui auront fini l’escalade se saisir des armes et de la poudre.

— Voici la corde, dit le roi.


La passerelle soutenue par quatre barriques vides s’engagea dans l’eau du fossé. M. de Verduzan y monta, la fit dériver à droite, s’assura enfin que la corde pendait naturellement au-dessus de lui, et prévint les autres.

— Avancez… dit-il à voix basse.

M. de Brasseuses lui toucha l’épaule dans la nuit :

— C’est moi Brasseuses ; tous viennent, monte.

Verduzan s’élança, Brasseuses le suivit.

Un à un les officiers traversaient la passerelle, fantômes d’ombre : MM. de Dangeau, d’Aubeterre, d’Avantigny, d’Etchebar, de Challandeau. Le murmure du roi, perceptible à peine, les désignait au passage : comte d’Arrengosse, huit ; capitaine Ohierp, neuf ; M. de Pouydraguin, dix ; capitaine Anla, onze ; Fontarailles l’enseigne, douze ; M. de Lanjuzan, treize ; M. d’Urgosse, quatorze ; le guidon Séméziès, quinze ; M. de Vielcapet, seize ; comte d’Hasparren, dix-sept ; Rosny, dix-huit ; d’Aubigné, dix-neuf….

À son tour il saisit la corde, et une lente ondulation, dans la nuit, balança l’immense grappe humaine le roi montait.