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l’imposture. L’essai que nous donnons pourra sans doute avoir quelques imitateurs ; j’en ai puisé l’idée dans le Dante, qu’une destinée singulière fit naître au milieu des querelles du sacerdoce et de l’Empire. Son génie sembla se fortifier par la lutte opiniâtre des Guelfes et des Gibelins, deux Factions rivales qu’enfanta l’ambition de Vienne et de Rome, et qui ranimées par les mêmes causes, ont reparu de nos jours sous des noms encore plus bizarres.

Il seroit difficile d’égaler les tableaux énergiques qu’il laissa dans ses ouvrages, et qui, n’ayant pu être altérés par les siècles suivans, forment encore la richesse de sa nation. L’esquisse que nous en traçons dans l’épître que nous publions, quoique imparfaite, pourra donner une idée de ce poëte original, qui dans un siècle de barbarie réveilla le premier les arts et la philosophie. En imitant plusieurs de ses beautés, nous ne nous flattons pas de l’avoir atteint : nous avons du moins tâché de donner à cet essai la forme à-la fois plaisante