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grande énergie chez l’homme qui rêve, et cependant il n’est pas possible de supposer que les parties du cerveau qui sont le siège de ces deux facultés reçoivent plus de sang que les autres dont elles devraient partager l’inaction. »

Je serai très heureux, pour ma part, de n’avoir pas à m’appesantir sur des explications du genre de celles-ci : « Quand le fluide nerveux est porté au cerveau, il y afflue toujours par les couloirs destinés à l’exercice de quelques-uns de nos sens, et voilà pourquoi il y réveille certaines séries d’idées préférables à d’autres. Ainsi, on croit voir quand c’est le nerf optique qui est ébranlé, entendre quand c’est le nerf auditif, etc. » Quels pas vers l’observation nous feraient faire des théories semblables ? Qu’est-ce que ce fluide nerveux et qu’explique-t-il ? Qu’est-ce qui ébranle tantôt ce nerf optique et tantôt ce nerf auditif ? A-t-on jamais vu, sinon bien exceptionnellement, des rêves où l’on entendît sans voir, ou bien où l’on vît sans entendre ? Vouloir expliquer tous les phénomènes du songe dans leur principe même, c’est vouloir aborder le mystère insondable de l’union de l’âme et du corps. Contentons-nous d’observer de notre mieux le côté de ces phénomènes qui demeure sensible à notre entendement, c’est-à-dire la corrélation entre certaines impressions ou certains désordres physiques patents et