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donne une idée des affections du corps. Chaque trouble particulier de notre organisme se révèle par une image en rapport avec la sensation intérieurement perçue, Et le grand observateur qui, aux médecins comme aux philosophes, indique si intelligemment la source de précieuses découvertes, commençait lui-même par donner le résumé de ses observations médicales sur quelques-uns des rêves les plus fréquents chez tous les hommes, sans doute depuis que les premiers hommes ont rêvé.

Certes, si l’on eût marché deux mille ans dans cette voie, nous serions aujourd’hui bien riches en faits dûment expérimentés. Le merveilleux malheureusement séduit plus que le vraisemblable, et, loin d’accumuler des éléments d’étude sérieuse durant les siècles qui suivirent, on continua, en apparence du moins, de s’adonner exclusivement aux plus vaines superstitions [1]. La solidarité fut telle entre les théories mythologiques des anciens et les principes purement conventionnels sur lesquels reposa toute leur doctrine onéirocritique, que les Pères de l’Église crurent

  1. Galien pourtant s’était pénétré des idées d’Hippocrate sur l’importance des songes en pathologie. Il avait signalé aussi la délicatesse des perceptions internes durant le sommeil. « Nimirùm anima, quando non vacat sensibus externis, profundiùs sentit ea quae ad corporis dispositionem pertinent, » avait-il écrit.