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D’autre part, j’oubliais souvent mon idée première aussitôt que l’association des idées-images avait amené quelque tableau de nature à captiver mon attention ; et je me croyais alors irrésistiblement engagé, comme acteur, dans les événements imaginaires dont j’avais déterminé le point de départ.

* * * « ... Mon sommeil était très léger. L’horloge de l’église sonna cinq coups, et je les entendis dans mon rêve. Mais je m’imaginai que c’était le tocsin qui sonnait ; car chaque coup semblait répété plus de dix fois, à de très sensibles intervalles. »

Il y a là deux faits à observer : 1° une action des ondes sonores sur mon tympan bien autrement sensible qu’à l’état de veille ; 2° un sentiment du temps beaucoup plus long qu’en réalité, puisque la sonnerie des cinq coups d’une horloge me parut durer trois minutes au moins.

* * *L’occlusion imaginaire des yeux, dont il a été parlé déjà dans ce volume [1], fournit un des meilleurs moyens de s’assurer si l’on est éveillé ou endormi, quand on fait de certains rêves très lucides. Si l’on était éveillé, on produirait évidemment une obscurité permanente. En rêve, au contraire, on ne tarde guère à voir apparaître de nouvelles images ; c’est le caractère propre du

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