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en nous couchant à un sujet quelconque, le courant de l’association des idées, qui aura su reprendre son cours capricieux pendant le premier sommeil, sera déjà bien loin de son point de départ quand nos visions commenceront à se dessiner avec clarté. Que de fois nous projetons le matin de ne pas oublier dans la journée quelque petit devoir à remplir, et puis le flot des occupations ou des affaires en écarte, momentanément du moins, le souvenir, quand aucune note écrite ne l’a fixé. À plus forte raison sommes-nous bien vite distraits d’une idée que nous aurions voulu retrouver en songe, si quelque point de rappel à cette idée n’a pas été ménagé.

D’un autre côté, de même que dans la vie réelle il arrive parfois, sans motif apparent, que telle ou telle idée, relativement peu importante, se grave avec une force extraordinaire dans la mémoire et revient ensuite à toute occasion, de même nous avons parfois de certains songes qui laissent après eux une impression singulièrement durable. Plus une réminiscence s’est déjà reproduite, et plus elle a de chance de se reproduire encore, puisque le nombre des idées accessoires capables de la ramener s’est accru de toutes celles qui sont nées au milieu des circonstances nouvelles dont chacun des retours de l’idée principale a été accompagné. Il s’opère alors dans le cours des