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cuir remplie de plomb de chasse, qui roulait et se déplaçait à chaque mouvement avec un frémissement très sensible ; et je mis pendant plusieurs jours cet appareil autour de mon cou, aux heures où je ne craignais point d’être surpris par quelque visite dans un si singulier accoutrement. J’enlevais d’ailleurs et replaçais fréquemment cette singulière cravate, en prenant soin d’en retirer et d’y remettre de temps en temps quelques charges de plomb. Or, il arriva ceci : qu’au premier retour, en rêve, de cette sensation de frémissement qui précédait toujours l’illusion pénible que j’ai décrite, je me souvins instantanément et du faux serpent et de son contenu, et des diverses notions accessoires qui s’y rattachaient ; de telle sorte qu’au lieu de voir se renouveler la vision redoutée, je m’imaginai d’abord que je détachais moi-même la cravate inoffensive, et puis que je chargeais tranquillement un fusil, tandis que deux chiens tournaient et sautaient autour de moi. Bientôt, j’entrais en conversation avec un de mes amis, chasseur déterminé, dont l’association des idées avait très naturellement évoqué l’image. Mon rêve prit dès lors une tournure qui n’avait rien de désagréable. Il revint une nuit encore, dans des conditions analogues, et enfin ne reparut plus. »

Je pourrais citer dix combinaisons du même