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le champ des éventualités, nous mettons en action les hypothèses que nous avons formées, et pourvu que notre esprit ait prévu juste, nous avons précisément rêvé l’avenir.

J’ai, dans mes notes, sept exemples assez remarquables de ces sortes de prévisions ; mais il est évident qu’on n’y saurait attacher plus d’importance qu’à la sûreté de ses propres jugements. Il arrive d’ailleurs qu’on rêve alternativement le pour ou le contre, selon que le cours des idées a suivi de préférence telle ou telle direction.

A l’égard des rêves provoqués par des causes physiques, leurs pronostics pourront avoir plus de valeur, puisqu’il peut y avoir cause efficiente réelle. Sans revenir aux rêves morbides et aux sensations internes, je citerai deux petits faits encore, attestant l’extrême finesse de certaines perceptions sensoriales chez l’homme endormi.

On était à l’automne d’une année où la douceur de la température s’était prolongée très tard. Rien n’avait fait prévoir aucun changement dans l’atmosphère. « Je rêve que je viens de me lever, et que j’aperçois les gazons devant mes fenêtres, tout recouverts de gelée blanche. Je me réveille, et je puis constater que mon rêve était une réalité. »

« Une autre fois que j’avais dormi fort avant dans la matinée, je rêve que je viens prendre place au déjeuner de famille, et que deux renards