Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/431

Cette page n’a pas encore été corrigée

plus qu’un mince anneau doré, une sorte de cadre au milieu duquel je crois voir le portrait d’un de mes amis. »

« Un monticule de couleur verte se dessine au milieu du champ que mes regards intérieurs embrassent. Je distingue peu à peu que c’est un amas de feuilles. Il bouillonne comme un volcan en éruption ; il grossit et s’élargit rapidement, au moyen des zones mouvantes qu’il rejette. Des fleurs rouges sortent à leur tour du cratère, en formant un énorme bouquet. Le mouvement s’arrête. L’ensemble est un moment très net ; et puis le tout s’évanouit. »

Ce sont là des visions bien embryonnaires. On y retrouve pourtant ce caractère de transition par abstraction des formes sensibles qui leur est commun avec beaucoup de rêves parfaits ; d’où nous pouvons juger que nous avons affaire à des phases graduées d’un même phénomène, et non point à un ordre de faits particulier.

Procédons graduellement aussi dans nos exemples, et cette vérité ressortira d’autant plus clairement.

« Je crois apercevoir une haie vivement éclairée, à travers laquelle se montre une jeune fille vêtue de blanc. Peu à peu les branches des arbustes se redressent avec une régularité symétrique. Le feuillage a disparu ; la jeune fille est oubliée. Ce que je