Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/391

Cette page n’a pas encore été corrigée

la salle à manger avec ses convives (mes amis du Vivarais) ; 2° celle de M. D... et de sa compagne (souvenirs directs de l’atelier). J’appelle idées secondaires : celles de l’introduction des nouveaux venus par un domestique, l’histoire de la voiture versée, etc., etc.

La cause des sentiments bizarres que l’on éprouve dans certains rêves réside souvent dans le fait du rapprochement opéré par des idées secondaires, entre des idées premières qui n’étaient nullement faites pour s’associer. Remarquons, par exemple, que l’apparition de cette jeune fille nue dans une salle à manger ne m’a causé aucune surprise et ne m’a point paru choquer non plus les personnes graves qui composaient la famille de mon ami. Anomalie singulière dont l’explication ressort, tout à la fois, et de ce qui vient d’être dit, et d’une autre particularité psychologique du sommeil, non moins intéressante à signaler ; à savoir que les images qui nous reviennent à l’esprit en songe y suscitent rarement d’autres impressions que celles que nous éprouvâmes alors qu’elles se casèrent originairement dans notre mémoire. Cette jeune fille étant un souvenir d’atelier, endroit où la nudité du modèle n’a rien qui étonne, je la revois telle que je la vis jadis, sans m’en étonner davantage. Quant aux rapprochements résultant de la situation, je ne les fais pas même. On ne