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si je parvenais à me retourner, la nature de mes visions serait peut-être modifiée. J’essaye alors de me coucher, dans mon rêve, sur le côté gauche, puis de me retourner sur le côté droit avec une certaine énergie de volonté, dans l’espoir que mes muscles exécuteront véritablement l’ordre donné, comme il arrive souvent dans les rêves où l’on gesticule. »

La vérité m’oblige à dire que cette expérience ne fut pas heureuse, en ce que je me réveillai par suite d’un effort qui ne fut que trop réel ; mais le raisonnement n’en était pas moins spécieux.

Dans cette catégorie de rêves où l’on raisonne avec une certaine justesse, je pourrais faire entrer presque tous ceux durant lesquels j’ai mis à profit la conscience de ma situation vraie, pour étudier tout en dormant les phénomènes de mon propre sommeil. J’en vais citer un qui serait peut-être mieux classé au chapitre de la mémoire, mais qui se place tout naturellement ici :

« Le fond de tableau de mon rêve m’ayant représenté une rue que je reconnus pour être une rue de Séville, où je n’avais pas été depuis dix ans, et le souvenir m’étant aussitôt revenu qu’au détour de cette rue devait se trouver la boutique d’un glacier des plus renommés, j’eus la curiosité de savoir comment se tirerait ma mémoire d’une épreuve qui consisterait à diriger mon rêve de ce