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saurait avoir blessé personne. Je suis donc rassuré sur le fait de ma responsabilité personnelle ; et je remets de sang-froid mon pistolet aux mains du garçon du tir, en m’informant près de lui de la cause des cris que j’ai entendus. »

Dans un autre rêve : « Je crois recevoir la visite d’un parent dont la femme était au plus mal il y a quelques jours. J’hésite à lui en demander des nouvelles ; car il est vêtu de noir. Je songe, cependant, que la couleur de ses habits n’est qu’une présomption insuffisante pour le croire en deuil. C’est son chapeau qu’il faut voir. Est-il entouré d’un crêpe ? Je m’approche donc sans affectation d’un meuble sur lequel il a déposé ce chapeau, afin de savoir à quoi m’en tenir avant d’entamer la conversation. »

Cela ne semble-t-il pas assez concluant ?

D’autres exemples de raisonnement, qui se présentent très fréquemment dans mes notes, ce sont ceux où le sentiment de ma situation réelle se mêle aux impressions causées par les illusions qui occupent mon esprit.

« Je suis malade et préoccupé de la pensée que je dois prendre une potion le matin. J’y rêve. La potion préparée est placée sur une table, près de mon lit ; je crois que je viens de me réveiller, et je me dispose à la boire, mais je remarque qu’elle s’offre à mes yeux dans une tasse où j’avais