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conscient et tranquille dont il a été question, l’attention se pourra toujours prêter sans difficulté comme sans fatigue. Il est d’autres cas, il faut le reconnaître, où l’effort qu’elle exigerait serait impuissant et même douloureux. Je regarde, en premier lieu, l’attention suivie comme à peu près impossible durant cette période transitoire de la veille au sommeil, qui est le règne par excellence de l’anarchie des idées et de la confusion des images. Elle est très difficile quand l’association spontanée des idées, prenant une allure rapide, multiplie devant les yeux de l’esprit des images auxquelles il ne peut se défendre d’accorder une part de curiosité ou d’intérêt. Il est bien malaisé d’écarter des distractions répétées ; c’est un fait dont l’application se rencontre chaque jour dans la vie réelle. En songe, j’ai constaté plusieurs fois que si j’essayais de m’accrocher, pour ainsi dire, à une idée-image, alors qu’elle tendait à s’échapper pour faire place à d’autres, je ressentais une assez vive douleur qui semblait me serrer les tempes et s’étendre ensuite jusqu’au fond du cerveau.

J’ai pu remarquer aussi qu’une certaine contemplation attentive et prolongée des illusions de nos rêves est bien plus difficile à exercer quand elle porte sur une forme animée, et surtout sur un visage, que lorsqu’il s’agit seulement de quelques