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d’exercer cette faculté, jointe à celle de posséder souvent en rêve la conscience de son véritable état, conduiront peu à peu celui qui fera des efforts suivis sur lui-même à des résultats très concluants. Non seulement il devra reconnaître tout d’abord l’action de sa volonté réfléchie dans la direction des songes lucides et tranquilles, mais il s’apercevra bientôt de l’influence de cette même volonté sur les songes incohérents ou passionnés. Les songes incohérents se coordonneront sensiblement sous cette influence ; quant aux songes passionnés, pleins de désirs tumultueux ou de pensées douloureuses, le résultat de cette conscience et de cette liberté d’esprit acquises sera d’en écarter les images pénibles et d’y favoriser au contraire les riantes illusions. La crainte d’avoir des visions fâcheuses devenant d’autant moins vive qu’on en appréciera l’inanité, et le désir d’en voir apparaître de séduisantes d’autant plus actif qu’on se sentira le pouvoir de les évoquer, le désir sera bientôt plus fort que la crainte, et l’idée dominante étant celle dont les images surgissent, c’est le rêve agréable qui l’emportera. Telle est du moins la façon dont je m’explique, en théorie, un phénomène éprouvé pratiquement par moi d’une manière constante.

Ces faits comportent de trop notables conséquences pour que je ne sois pas tenté de multiplier les exemples capables de les appuyer ou de