Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/272

Cette page n’a pas encore été corrigée

cette contemplation momentanée, et promener de nouveau les yeux de votre esprit sur les illusions qui vous entourent. Le rêve aura repris son cours ; le réveil immédiat sera conjuré. Vous aurez arrêté le désengourdissement des organes qui avait commencé à s’opérer sous l’influence de quelque cause externe ou interne, et le sommeil aura reconquis toute son intensité.

Les images qui composent le rêve sont donc d’autant plus vives que le sommeil est plus profond. La transition de la veille au sommeil est donc caractérisée par une intensité progressive dans la netteté des images, comme le retour de la veille au sommeil (en cas de réveil gradué) par la diminution progressive de cette même lucidité. Ce qui nous explique tout naturellement un fait que presque tous les auteurs se bornent à mentionner sans le commenter, à savoir que les songes les plus clairs sont aussi les plus suivis. Ils sont les plus suivis parce qu’ayant lieu durant le sommeil le plus profond, ils sont bien moins assujettis que les rêves d’un sommeil léger à ces mille petites causes de modifications qui résultent des impressions produites sur nos sens par le monde réel, quand toute communication n’est pas interceptée entre lui et notre esprit.

Faites-vous réveiller deux heures après vous être endormi ; rappelez-vous les rêves qui occupaient