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m’ont prouvé que l’intensité dans la vivacité des images est toujours en rapport avec la profondeur du sommeil, en ce sens que plus le sommeil est profond, plus les images sont vives, et vice versa.

Les observations qui m’ont inspiré une conviction si opposée à celle de tant d’écrivains ne sont pas toutes de même nature ; toutes n’intéressent pas uniquement les songes du premier sommeil ; mais profitant de la liberté que je me suis réservée d’empiéter parfois quelque peu d’un classement sur un autre, quand une certaine association d’idées m’y portera, je ne crois pas l’endroit mal choisi pour aborder ici ce sujet.

En premier lieu, m’étant fait réveiller souvent à des heures différentes de la nuit, et jugeant du plus ou moins de profondeur de mon sommeil par le plus ou moins de difficulté que j’éprouvais à m’y arracher, j’ai constamment observé que plus mon rêve était vif et plus cette difficulté était grande. Quand, par un simple effort de volonté, j’ai su me réveiller moi-même (ayant conservé en rêve le sentiment de ma véritable situation), j’ai toujours remarqué qu’il fallait un effort plus grand pour secouer un rêve bien lucide que pour chasser des visions incohérentes, des tableaux pâles et indécis.

Ceux qui veulent expliquer tous les phénomènes des rêves par des considérations tirées de l’ordre physique