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dans mon rêve, disposant un grand sac pour y faire mettre la fourmilière. J’entendis une voix qui m’appelait du milieu de l’allée. Je me retournai et je vis un de nos voisins, M. de C..., en compagnie du curé d’O..., qui lui faisait voir sa montre. J’oubliai mon beau-frère et les fourmis qui disparurent pour ainsi dire de mon rêve, et je regardais la montre du curé dont j’ai parlé plus haut, quand le bruit qu’on faisait autour de moi me réveilla presque en sursaut. Pourquoi ai-je rêvé à cette montre bizarre ? Je n’en sais rien, mais ce dont je suis bien sûr, c’est de m’être rappelé, en me réveillant, tout ce qui m’est passé par l’esprit d’une manière ininterrompue durant mon premier assoupissement et mon sommeil si court. »

Des observations analogues, à la suite de réveils fortuits, se reproduisent encore sept fois dans mes cahiers de date plus récente. Enfin, je me fais réveiller cent soixante fois pendant mon premier sommeil, à différentes époques de ma vie, notamment durant trente-quatre nuits consécutives, et toujours, comme M. le docteur Cerise [1], je constate que quelque pensée imagée occupait mon esprit.

  1. « Ce que je puis dire c’est que je ne suis jamais surpris par le sommeil, même pour une seconde, sans être lancé dans le monde des chimères. »
    Introd, à l’ouvrage de M. Macario, du Sommeil, des Rêves et du Somnambulisme, par M. le docteur Cerise, p. XVII.