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J’ai espoir que, dans quelques siècles, la physiologie à venir s’emparera de ces sensations extraordinaires, les procurera à volonté, comme on procure le sommeil par l’opium, et que nos arrière-neveux auront par là des compensations pour les douleurs atroces auxquelles nous sommes quelquefois soumis [1]. »

Le fait de l’excessive exaltation de la sensibilité en rêve est un de ceux que personne n’a contestés. Quant au vœu formé par Brillat-Savarin, je crois qu’il ne sera pas nécessaire d’attendre plusieurs siècles pour le voir, en partie du moins, réalisé. Les moyens d’évoquer et de diriger les illusions de nos rêves, que je dois indiquer dans la dernière partie de ce volume, permettront, j’espère, au lecteur d’arriver lui-même à des résultats immédiats et tout à fait concluants.

Je n’ai pas voulu suivre M. Lemoine dans sa théorie analytique du somnambulisme et du magnétisme, pour ne point m’égarer avec lui dans un nouveau champ de discussions que je n’ai pas suffisamment exploré. La façon dont M. le docteur Macario envisage cette double question ne saurait m’imposer la même réserve, puisque à ses yeux, comme à ceux du docteur Moreau (de la Sarthe) et comme aux miens, le somnambulisme spontané

  1. Brillat-Savarin, Physiologie du goût.