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mode d’action. En fait de sommeil surtout, les physiologistes ne sont guère plus sorciers que tout le monde... Mieux vaut une belle peinture du dormeur que toutes les explications du sommeil, que toutes ces dissertations pour aboutir, hélas ! au mot de Molière expliquant l’action de l’opium : Quia est in eo vis dormitiva.

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« Le sommeil sans rêve est une abstraction permise un instant au physiologiste, et dont il ne doit pas abuser. Ce que je puis vous dire, c’est que je ne suis jamais surpris par le sommeil, même pour une seconde, sans être lancé dans le monde des chimères. » « Dès que le sommeil appesantit nos paupières, dit à son tour le docteur Macario, dès que les sens se ferment plus ou moins complètement aux impressions du monde extérieur, les songes, ces productions fantasques de l’imagination, nous atteignent aussitôt et doublent notre existence. Tantôt clairs et précis, tantôt vagues et confus, ils agitent sans cesse l’âme d’affections diverses, et lorsque nous croyons n’avoir pas rêvé, c’est que nous en avons perdu le souvenir. »

Voilà qui s’accorde trop bien avec mes idées pour que je n’aie pas quelque plaisir à le rapporter. Je ne citerai pas moins volontiers les passages suivants du même auteur :

« Il est un fait physiologique incontestable,