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sorte de contention presque douloureuse, mais le fait n’en est pas moins du domaine des choses possibles, psychologiquement parlant.

De la puissance locomotrice. — Ce dernier paragraphe de l’étude consacrée par M. Lemoine au sommeil naturel et aux rêves qui l’accompagnent traite surtout du plus ou moins d’action que l’âme conserve, pendant le sommeil, sur les divers organes de la locomotion. C’est déjà s’écarter quelque peu du sujet que nous traitons ; c’est s’occuper de la physiologie du sommeil, plutôt que de la psychologie du songe.

Pour moi, je n’hésite pas à poser en principe que si l’âme conserve quelque action sur les organes, tandis qu’elle rêve, c’est qu’alors le sommeil est incomplet. Dans la suspension complète de toute action de l’âme sur les organes, dans la suspension de la puissance locomotrice, en un mot, je vois tout à la fois le caractère principal du sommeil et une loi admirable de la création imposée à la nature humaine afin d’assurer au corps le repos qui lui est nécessaire. L’âme qui n’a pas besoin de repos, ainsi que l’a dit lui-même M. Lemoine, n’aurait jamais laissé reposer le corps sans cette loi-là. Rappelons-nous ces moments d’insomnie où nous faisons tout ce qui dépend de nous pour maintenir le corps en repos, en avons-nous jamais le pouvoir ? Que l’incessante