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prend naissance ; l’autre, qu’on peut dire intellectuelle, et qui résulte de l’action volontaire ou forcée que donne l’esprit à une pensée. Dans l’une, le signe matériel d’un objet absent éveille l’idée de la chose signifiée ou de quelque chose de semblable ; dans l’autre, l’objet de la pensée prend une forme et se réalise en dehors, en suscitant dans le cerveau le mouvement qui en est le signe familier ou ceux qui lui ressemblent. Lorsqu’un fantôme m’apparaît tout à coup dans un rêve, sans qu’il y ait aucune raison, tirée même de l’association de nos idées, qui puisse en avoir suscité l’apparition, c’est une hallucination organique ; l’ébranlement de quelque fibre a provoqué cette image. Mais lorsque, effrayé de sa laideur, je veux fuir, c’est ma peur qui met en mouvement le fantôme et le lance à ma poursuite, c’est une hallucination intellectuelle. »

Je viens d’emprunter à M. Lemoine un fragment qui débute par des considérations excellentes, à mon avis, sur une distinction à établir entre deux sortes d’imaginations ; mais il est bien entendu que je fais toutes réserves à l’égard des passages transcrits en lettres italiques. Ces passages se lient au système de l’auteur sur les ébranlements des fibres cérébrales considères comme cause efficiente des rêves, ce que j’ai déjà repoussé. J’avouerai aussi que je préfère appeler simplement