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sur l’esprit, pendant le rêve, celle qui se présente tout naturellement comme sa contrepartie consiste à examiner l’action partielle ou incomplète, mais très réelle, que l’esprit peut exercer à son tour sur les organes dans certains cas de surexcitation morale, que n’exclut point le profond sommeil. Cette action (qu’il ne faut pas confondre avec celle du sentiment de vigilance instinctif dont les mouvements automatiques sont le résultat) empêche, suivant moi, le sommeil d’être réparateur, lorsqu’elle se manifeste, bien plus que les songes tumultueux auxquels l’esprit seul aura pris part [1]. Si je manque à cet égard d’observations multiples, si j’ai considéré cet ordre de faits comme appartenant à la physiologie pathologique plutôt qu’à l’étude des rêves proprement dits, j’appellerai cependant l’attention de tous ceux qui aiment à s’étudier eux-mêmes sur la nature de cet effort douloureux que l’âme fait parfois dans un rêve pénible, pour agiter un membre ou pousser un cri. Je signalerai surtout l’acte de véritable volonté, par lequel, se révoltant contre des images illusoires qui l’obsèdent et dont elle a fini par comprendre la fausseté, l’âme secoue tout à coup le sommeil intense et force le corps à se réveiller. Cet effort extraordinaire n’est plus dirigé contre

  1. Voir plus haut l’observation de Moreau (de la Sarthe), page 123, ligne 9.