Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée

nullement comment on y est arrivé. Ces mille mouvements qui naissent, me dit-on, dans les profondeurs de l’encéphale, outre qu’ils ne sont peut-être qu’un produit du cerveau de l’auteur, ne m’expliquent absolument rien. Si de tels mouvements existaient, s’ils pouvaient se produire aussi facilement, chez un homme dont le cerveau n’est pas malade, toutes les nuits, chaque fois qu’il dort, et cela par le seul fait de l’immobilité et de l’inaction, est-ce qu’on ne verrait pas quelquefois le même phénomène se reproduire dans l’état de veille ? est-ce que chacun de nous ne serait pas exposé ainsi chaque jour à subir les hallucinations de quelque sens ? Je veux bien qu’étant éveillés, et n’étant pas toujours soumis à la fièvre ou à la terreur, nous pourrions rectifier, par le témoignage des autres sens, ce que cette impression de l’un d’entre eux aurait eu de mensonger ; mais enfin le fait de l’hallucination n’en aurait pas moins eu lieu. Or, est-il quelque lecteur qui se rappelle avoir jamais rien éprouvé de semblable en pleine santé ?

Une dernière remarque sur ce système. M. Lemoine suppose qu’une première hallucination, du sens de la vue, par exemple, ayant été provoquée par quelque petit ébranlement fibral des nerfs optiques, sa seule puissance contagieuse suffit aussitôt pour entraîner également des hallucinations