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que les choses qui ont été l’objet de notre attention [1]. »

Dans sa Physiologie de l’homme, le docteur Adelon admet la possibilité du sommeil sans rêves, comme plusieurs de ses devanciers ; mais telle est la force de la vérité, qu’il est entraîné par la logique à se contredire lui-même sur ce point si important et si controversé, quand il écrit : « Selon que le sommeil est plus ou moins profond, on conserve ou non le souvenir de ses rêves. »

Et il sera contredit formellement aussi par Brière de Boismont qui, d’accord avec Jouffroy, posera hautement ces conclusions précises : « On a objecté contre le rêve, justement nommé le repos de l’esprit, qu’il manquait très souvent et qu’une foule de personnes se réveillaient sans avoir rêvé. Cette objection n’est pas fondée. Une expérience décisive ne laisse aucun doute à cet égard. Si vous êtes entouré d’individus qui dorment, et si le sommeil ne peut approcher de vos paupières, vous serez témoin de gestes, de paroles, d’actes qui sont autant d’indices révélateurs des rêves, et il suffira de les rappeler à ceux qui prétendent n’avoir rien rêvé pour les mettre sur la voie. Cet oubli du rêve après le sommeil n’est pas plus extraordinaire

  1. Cours complet de philosophie, par M. Rattier, t. II, p. 422.