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J’admets sans difficulté que Tartini ait pu composer ainsi une excellente sonate. Quant aux travaux littéraires accomplis en songe, j’estime que la haute opinion qu’on s’en fait parfois au réveil tient surtout au souvenir très incomplet qu’on en garde, et je me réserve de donner plus loin, aux observations pratiques, quelques exemples à l’appui de cette opinion motivée.

Un fait curieux est aussi rapporté par l’auteur de l’article Rêve. Ayant eu l’occasion de tâter le pouls d’un songeur dont la physionomie trahissait l’émotion causée par un cauchemar horrible, il trouva son pouls dans un état normal. Observation, qui vient en corroborer beaucoup d’autres, tendant à démontrer le degré d’isolement et d’indépendance que peut quelquefois, en songe, acquérir notre esprit.

Jusqu’ici Moreau (de la Sarthe) s’est attaché surtout à étudier les causes matérielles ou morales de nature à exercer sur nos rêves une action plus ou moins prouvée. Il aborde ensuite la question de l’influence que nos rêves peuvent avoir à leur tour sur notre organisation physique. Suivant lui, le retour plusieurs fois répété de certains rêves d’une vivacité très grande et d’un caractère émouvant peut donner l’origine d’une aliénation mentale.

« Les sensations corporelles, les actions organiques,