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« Il étend son opinion, et d’après des vues de physiologie très élevées, aux rêves dans lesquels on croit recevoir un coup violent à la tête, ou à ceux dont le développement fait croire que l’on est pressé par une résistance insurmontable, ou tourmenté par l’embarras de trouver son chemin dans une espèce de labyrinthe, ou à travers des précipices, des sinuosités, des détours, qu’on ne pourrait franchir sans s’exposer à être étouffé.

Cette opinion, nous l’avons dit, ne remonte rien moins qu’à Hippocrate. Elle fut également professée par le célèbre Aristote, à la sagacité duquel l’extrême sensibilité de notre organisme durant le sommeil n’avait point échappé. Elle peut conduire, dit-il, à découvrir comment certaines émotions profondes et intérieures, qui dépendent d’un commencement de maladie grave, sont inaperçues durant la veille, tandis qu’elles occasionnent des rêves particuliers que l’on pourrait regarder comme le prélude ou les premiers symptômes de ces maladies. Regrettant vivement, pour ma part, que le docteur D... n’ait pas cru devoir publier ses remarques intéressantes qui m’eussent fourni sans doute de précieux éléments de comparaison, je dois appeler ici de nouveau l’attention sur l’importance que de semblables indications pathologiques acquerraient si le malade endormi, conservant, au milieu du rêve, la conscience de ce qu’il