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mille perceptions du monde extérieur, qui se font sentir encore, bien que plus faiblement. L’esprit a cessé d’y donner son attention, puisque cette attention, fixée sur les choses du dehors, constituerait précisément l’état de veille. Il ne le dirige pas encore librement, non plus, sur ces visions imparfaites. C’est le moment où les volets ne sont pas encore assez hermétiquement fermés pour que les tableaux de la lanterne magique se dessinent nets et clairs, mais où la lumière du jour ne pénètre déjà plus assez, cependant, pour laisser distinguer les objets dont on est entouré. C’est le premier degré du rêve, du rêve véritable. Bien loin de s’éteindre et de s’évanouir en quelque sorte pour faire place à un sommeil mortiforme, ainsi que Moreau (de la Sarthe) le suppose, ces visions s’animeront et se condenseront peu à peu, si je puis me servir de ce mot, à mesure que le sommeil prendra plus de force, à mesure que le spiritus in sese recessus s’établira davantage, et que l’esprit, franchement transporté du domaine de la vie réelle dans celui de la vie imaginaire, reprendra le libre usage de ses facultés distraites un moment, mais non pas annihilées.

Ce second paragraphe de l’article de Moreau (de la Sarthe) peut, du reste, se résumer ainsi :

« Dans le sommeil naturel, absence de rêve. Si le sommeil est troublé (par des causes intérieures