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Les hommes en possession de leur sang-froid et de leur énergie, étaient bien rares en ce moment.

La Garde, les 3e et 4e corps furent arrêtés et prirent position sur une première suite de hauteurs, formant une ligne trop étendue pour leur front, et située environ à deux lieues de Metz. On attendit là le 2e corps, qui arriva enfin le surlendemain, fatigué, épuisé de ses marches inutiles, sur Sarreguemines d’abord et sur Metz ensuite, profondément démoralisé, ayant cependant accompli tout son trajet, sans avoir été non seulement inquiété, mais suivi.

Le jour même de son arrivée, l’armée se rapprocha encore de Metz, de manière à s’appuyer au besoin sur la place et sur les forts.

Le bruit de la décision prise par l’Empereur de continuer la retraite sur Châlons, pour y rallier les 1er, 5e et 7e corps, s’était répandu dans l’armée avec une extrême promptitude. Cette résolution, dont on jugera bientôt l’opportunité et l’à-propos, étant prise, il était urgent de l’exécuter au plus tôt.

Il est certain, en effet, que les armées allemandes avaient été répandues en France par leurs deux déversoirs naturels : les chemins de fer de Wissembourg et de Forbach.

Le génie de l’Empereur n’ayant pas découvert qu’il en serait ainsi, les deux désastres de Reichshoffen et de Forbach ne permettaient plus d’en douter. Donc, d’une part, l’armée victorieuse à Reichshoffen allait suivre la