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Je suis loin de partager toutes les opinions exprimées par l’auteur de cet article, qui est écrit avec un esprit de parti passionné, dont tout lecteur impartial doit se défier. Cependant en le lisant je fus vivement impressionné de voir un journal français corroborer tout ce que j’avais entendu dire en Allemagne ; et c’est après cette lecture que je résolus définitivement de faire une enquête personnelle à mon retour en France.

Que pouvais-je faire de mieux à cet effet que de m’adresser aux compagnons d’armes de Bazaine, à ceux qui avaient été ses amis, ses égaux, qui avaient partagé ses responsabilités, et dont la haute situation et l’honorabilité devaient doubler le poids du témoignage ?

J’écrivis aux maréchaux Le Bœuf, Canrobert, de Mac-Mahon.

Voici les lettres qu’ils m’adressèrent :


Au Mancel, 1er juillet 1887.

Monsieur le Comte,


Lorsque, dans le cours du procès de Trianon, M. le Président du Conseil de guerre me demanda mes appréciations sur des faits, j’eus l’honneur de lui répondre que je croyais devoir me borner à exposer les faits, sans les apprécier.

Cette réserve m’était dictée par un sentiment que vous comprendrez certainement, et que le temps n’a pas modifié.

Je ne pourrai donc répondre aux questions que vous voulez bien me poser ; j’en éprouve un regret sincère, dont