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ssiens.

Je n’oublie pas que c’est l’opposition du Corps législatif qui imposa au ministre de la guerre ce commandant suprême de nos forces, en remplacement de l’Empereur, qu’on reléguait au rang d’officier, suivant en amateur les opérations.

Enfin je n’oublie pas surtout, qu’à cette époque, et tant qu’ils y trouvèrent leur compte, les Jules Favre et les Gambetta appelèrent Bazaine « NOTRE glorieux Bazaine »

Je laisse donc Bazaine aux républicains, à qui il appartient en toute justice.

Mais, si mon indifférence est extrême vis-à-vis de M. Bazaine, je supporte avec moins de placidité les entorses qu’on donne à l’histoire.

Et c’est, suivant moi, non pas seulement donner une entorse, mais casser bras et jambes à l’histoire que de charger Bazaine du poids des malédictions de toute la France vaincue en 1870-71.

Veut-on nettement mon avis ?

Le procès qui fut fait à Bazaine en 1873 fut, tout à la fois, une intrigue politique, une lâcheté et une infamie.

Quels furent les accusateurs du maréchal ?

Tout d’abord un certain Valcourt, jeune chevalier d’industrie, qui avait fui la mobilisation des jeunes gens de son âge en se réfugiant comme interprète dans l’état-major du général Blanchard, et qui parvint plus tard à sortir de Metz,— certains disent avec la connivence prussienne. Ce Valcourt, qui est en ce moment sous le coup d’un mandat d’arrêt pour escroquerie et faux, rédigea, moyennant finances et la croix de la Légion d’honneur, qui lui fut décernée par Gambetta, le rapport qui servit de base aux accusations de ce dernier contre le maréchal.

Après Valcourt, le Gambetta lui-même, qui, voyant