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es forces.

Par suite de quelles opérations le corps qu’il commandait ne s’était-il pas retiré à temps pour rejoindre les autres encore en campagne ? c’est ce que je ne puis en ce moment discuter. La discussion n’est pas nécessaire, du reste, puisque les accusations reposent sur sa capitulation qui eut lieu deux mois plus tard.

S’il n’a pu s’ouvrir un passage à travers les forces ennemies au moment de l’investissement de Metz, il eut chaque jour de moins en moins la chance d’y réussir, car les positions autour de la place, naturellement très fortes, pouvaient être grandement améliorées par des travaux approchant de plus en plus de la perfection. Et tandis que ce progrès continu avait lieu du côté des assiégeants, ses propres troupes étaient dans un état, non moins continu, de détérioration, par suite de la dispersion de sa cavalerie, de son artillerie de campagne et de son matériel de transport ; en sorte que, séparé comme il l’était par une grande distance de tout secours, avec une armée dépourvue de tous moyens de tenir campagne, ses provisions épuisées, il n’avait réellement d’autre alternative que la capitulation. Ses accusateurs paraissent oublier que sa position aurait dû être regardée comme désespérée trois mois auparavant, lors de l’époque du mouvement opéré de Châlons pour le dégager.

Ayant servi avec le maréchal en Crimée, j’ai senti de mon devoir de combattre les attaques dirigées contre un brave compagnon d’armes, dont la réputation militaire a été compromise d’une manière si inconsidérée par des ennemis politiques.

Je suis, etc.

J.-F. BURGOYNE

Feld Maréchal.

Londres, novembre.