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seraient perpétuellement fine pomme de discorde entre l’Allemagne et la France.

Les Français auraient facilement pardonné leur défaite à la Prusse, ils auraient également oublié les milliards ; mais avoir amoindri son territoire, avoir ravi deux de ses filles chéries, c’est une blessure vive au cœur de la patrie, qui, pour son honneur, n’est point encore cicatrisée.

— Ravir vos filles ! reprit en riant le professeur ; ce n’était pas, en tous cas, des filles légitimes : vous aviez adopté deux enfants, que nous considérons comme nôtres. Vous reperdez une de vos conquêtes, la moins française de toutes ; vous en avez perdu bien d’autres en 1815 !

A Dieu ne plaise que vous nous fassiez la guerre ! Mais si vous nous la faites, et que vous soyez battus, soyez tranquilles ! nous ne vous prendrons plus vos filles, mais votre argent : 20 milliards, que vous ne payerez pas aussi lestement que les derniers, mais par des annuités, qui vous empêcheront, pendant un siècle, de concevoir aucune idée belliqueuse. Je ne parle pas de vos colonies et de ce que pourraient prendre ou reprendre certains de vos voisins.

Il faudra bien que vous acceptiez, une fois pour toutes, les faits accomplis et que vous renonciez à jeter la perturbation en Europe.

Libre à vos gouvernants de rechercher d’autres Bazaines, tout aussi innocents que le premier, et