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être forcé, mon épée sur l’autel de la patrie ; on pouvait alors avoir foi en moi, car ce n’était plus seulement mon nom, c’était ma personne qui devenait une garantie. Dans le cas contraire, je ne pouvais être appelé que par une fraction du peuple, et j’avais pour ennemis, non un gouvernement débile, mais une foule d’autres partis, eux aussi peut-être nationaux.

« D’ailleurs, empêcher l’anarchie est plus facile que de la réprimer ; diriger les masses est plus facile que de suivre leurs passions. Arrivant comme ressource, je n’étais qu’un drapeau de plus jeté dans la mêlée, dont l’influence, immense dans l’agression, eût peut-être été impuissante pour rallier. Enfin, dans le premier cas, j’étais au gouvernail, sur un vaisseau qui n’a qu’une seule résistance à vaincre ; dans le second cas, au contraire, j’étais sur un navire battu par tous les vents, et qui, au milieu de l’orage, ne sait quelle route il doit suivre. Il est vrai qu’autant la réussite de ce premier plan m’offrait d’avantages, autant le non-succès prêtait au blâme. Mais, en entrant en France, je n’ai pas pensé au rôle que me ferait une défaite ; je comptais, en cas de malheur, sur mes proclamations comme testament, et sur la mort comme un bienfait.

« Telle était ma manière de voir…

« Croyez, etc.


« NAPOLÉON-LOUIS-BONAPARTE. »


J’ai dans mes archives tout un dossier sur le prince