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tous les Français, si l’un d’eux parvenait à s’emparer du pouvoir. Cette faiblesse des partis vient de ce que chacun d’eux ne représente les intérêts que d’une seule classe de la société. Les uns s’appuient sur le clergé et la noblesse, les autres sur l’aristocratie bourgeoise, d’autres enfin sur les prolétaires seuls. Dans cet état de choses, il n’y a qu’un seul drapeau qui puisse rallier tous les partis, parce qu’il est le drapeau de la France et non celui d’une portion ; c’est l’aigle de l’Empire. Sous cette bannière qui rappelle tant de souvenirs glorieux, il n’y a aucune classe qui puisse être expulsée ; elle représente les intérêts et les droits de tous. L’empereur Napoléon tenait son pouvoir du peuple français ; quatre fois son autorité reçut la sanction populaire. En 1804, l’hérédité dans la famille de l’Empereur fut reconnue par quatre millions de votes ; depuis, le peuple n’a plus été consulté. Comme l’aîné des neveux de la famille impériale, je puis donc me considérer comme l’un des représentants de l’élection populaire, je ne dirai pas de l’Empire, parce que depuis vingt ans les idées ; les besoins de la France ont dû changer ; mais un principe ne peut pas être annulé par des faits ; il ne peut l’être que par un autre principe. Or ce ne sont pas les douze cent mille étrangers de 1813, ce n’est pas la Chambre des 219 de 1830 qui peuvent rendre nul le principe de l’élection populaire de 1804.

« Le système napoléonien consiste à faire marcher la civilisation sans désordre et sans excès, à donner