Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/36

Cette page n’a pas encore été corrigée

instruments encore, qui donnent à l’orchestre un aspect de richesse étrange et de gaîté qui impressionne, intéresse et réjouit.

Dans ce pays militaire où tout est hiérarchie et respect des supérieurs, non seulement l’église n’est pas interdite à l’armée, mais c’est au contraire pour elle une obligation de s’y rendre. On veut que le soldat vienne s’agenouiller devant le Chef suprême, le grand Dispensateur de cette autorité à laquelle il doit obéir aveuglément. Quand le soldat, qui est un homme comme un autre, s’habitue à s’humilier devant une puissance dont son bon sens lui fait reconnaître la grandeur et la majesté, il se soumet plus facilement aux rigueurs de la discipline militaire et au respect dû à ses chefs. Sans ce respect absolu, sans la confiance réciproque entre l’officier et le soldat, une armée ne saurait être victorieuse.

Grâce à ces sentiments, on ne voit pas, à la première défaite, les hommes se tourner contre leurs officiers, perdre courage et se sauver en s’écriant : « Nous sommes trahis ! »

J’ai, du reste, remarqué qu’on ne pousse généralement ce cri que lorsque la partie devient trop chaude et qu’on n’est pas fâché de se créer un prétexte pour….. prendre l’air.

Le dimanche, l’église essentiellement militaire, celle de Saint-Thomas, où est enterré le maréchal de Saxe, est donc remplie d’uniformes.