Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/34

Cette page n’a pas encore été corrigée

entretenait et flattait la vanité de chaque régiment en lui laissant croire qu’il était le premier de son arme.

Les Allemands sont trop militaires pour ne pas avoir compris le mobile qui guidait Napoléon, et qui avait pour but non seulement de fortifier le moral de ses hommes, mais encore de les enorgueillir de leur servitude.

Aussi, dans toute circonstance, le militaire, en Allemagne, a-t-il le pas sur le civil ; et la situation des officiers diffère-t-elle étrangement de la situation faite aux nôtres.

Être officier chez nous, c’est une position très honorable et qui permet de se faire tuer, pour très peu d’argent. Mais cette position toutefois n’est pas aussi enviée qu’elle pourrait et devrait l’être. Je ne puis en donner une meilleure preuve que le nombre considérable de jeunes sous-officiers qui, en se réengageant, parviendraient facilement à l’épaulette, mais préfèrent accepter des emplois civils, assez infimes, qui les classent dans un tout autre monde que celui auquel l’épaulette d’or donne accès.

En Allemagne, il est loin d’en être ainsi. Être officier est le comble des vœux de tout jeune homme, et le gouvernement s’entend à merveille à développer, à fortifier cette ambition, en créant à ces jeunes gens une situation exceptionnelle de respect et d’autorité.

Toute jeune fille, toute blonde allemande, a rêvé d’être