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Malgré son insistance, le bonhomme fut éconduit. Il ne lui restait plus qu’à retourner chez lui, ce qu’il fit en effet.

Le maréchal s’évadait d’un côté pendant que le pêcheur abordait de l’autre. Il fallut vraiment un hasard providentiel pour qu’après être heureusement sorti de la forteresse, il échappât à ce second danger, dont il n’eut naturellement connaissance qu’après coup.

On arriva à bord du Ricasoli vers une heure du matin. Tout le monde dormait, sauf le contre-maître. On fit réveiller le capitaine, et on lui déclara qu’il fallait faire chauffer et partir sans délai pour Gênes.

— Mais ma patente est pour Nice. Je ne puis aller à Gênes, répondit-il.

Il avait commencé sa nuit tranquillement et espérait la finir de même. Mais la maréchale ne l’entendait pas ainsi.

— Vous êtes à ma disposition, dit-elle. Si je paye, je veux être servie ; s’il y a des responsabilités, je les prends à mon compte.

Enfin, après une discussion des plus vives, pendant laquelle le capitaine avait reconnu chez la maréchale une volonté inflexible, il fut fait ainsi qu’elle le désirait. Avant de rentrer dans sa cabine, elle recommanda négligemment au capitaine son vieil intendant. Le lendemain, matin, à onze heures, on était à Gênes.