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filtrer le sang. Il ferma les yeux et se laissa choir. Il était tombé entre deux rochers, sur une couche de sable.

Se relevant aussitôt, il entra résolument dans la mer, tantôt nageant, tantôt se raccrochant aux aspérités du roc. Il voyait maintenant tout près de lui, à quelques mètres seulement, M. de Rul, debout, prêt, à lui jeter une corde.

Quelques instants après, M. de Rul, le saisissant sous les bras, le hissait dans la barque. II était temps, le maréchal était à bout de forces.

Ses premiers mots furent ceux-ci :

— Ah ! mes chers enfants ! comme vous m’êtes dévoués !

Se donnant à peine le temps de reprendre haleine, le maréchal saisit une des rames, M. de Rul prit la seconde ; la maréchale se mit à la barre, et l’on se dirigea sur le point de la côte où attendaient le canot et les matelots du Ricasoli, fidèles à leur consigne.

Pendant que ceci se passait, le pécheur, que nous avons laissé partant à la recherche de sa barque, avait abordé à Sainte-Marguerite, et ayant demandé à parler au chef de poste, il lui dit :

— N’avez-vous pas vu la maréchale Bazaine ?

— Mais vous êtes fou, mon vieux ! La maréchale Bazaine est loin. Et si vous venez la chercher ici, il faut que vous ayez du temps à perdre.