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Le directeur rentra dans son appartement, persuadé que le maréchal rentrait aussi dans le sien.

Mais ce dernier, mettant la main sur un petit banc vert auprès duquel il se trouvait, l’enjamba, et gagna à quatre pattes le bord opposé de la terrasse, où il avait placé sa corde.

Depuis le 30 juillet, le maréchal était toujours muni en vue de l’évasion. Il portait constamment sur lui : deux mille francs en or, un petit christ américain et une boîte d’allumettes-bougies.

Au moment où il allait s’abandonner dans le vide, il aperçut, grâce : à une allumette que venait de faire partir M. de Rul, que la barque s’était sensiblement rapprochée. Appelant à son aide toutes ses forces, se poussant du pied et priant Dieu que sa corde fût assez résistante, le maréchal commença la descente. Il s’était déjà laissé glisser d’une quinzaine de mètres lorsque, rencontrant une saillie du rocher, il put, grâce à son crochet, prendre quelques instants de repos.

Voulant indiquer à son tour à la maréchale, qui se rapprochait de plus en plus, mais qui ne pouvait distinguer son mari, que l’évasion s’opérait heureusement, il prit une allumette dans son gousset, et fit jaillir une petite flamme en la frottant contre le rocher ; puis il continua sa descente.

Tout à coup, arrivant à l’extrémité de sa corde, il s’aperçut que quelques pieds encore le séparaient du sol. Il était exténué ; tous ses ongles déchaussés laissaient