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par enchantement. La maréchale Bazaine, superstitieuse comme toutes les Mexicaines, voulut y voir un heureux présage. On repartit à trois heures ; à sept on était dans le golfe Jouan.

La maréchale et son neveu se firent conduire à la côte par un canot du bord, et prirent terre à quelque distance de la pointe de la Croizette, près d’un petit escalier servant de débarcadère, où leurs matelots reçurent l’ordre de les attendre.

Alors commença pour les deux voyageurs une exploration très tourmentée, dans le but de se procurer une barque, — les matelots dépendant du yacht ne devant pas savoir ce qui allait se passer.

On aurait pu, grâce aux intelligences qu’on avait sur la côte, s’être assuré d’une embarcation à l’avance ; mais M. de Rul n’avait accepté de seconder sa tante et de se dévouer entièrement à sa cause, qu’autant qu’on ne préviendrait personne relativement au moment où l’évasion aurait lieu, et qu’ils feraient tout par eux-mêmes.

On s’adressa sans succès à plusieurs pêcheurs. Un dernier voulut bien consentir à louer sa barque, moyennant qu’il la conduirait lui-même. Cela ne faisait pas l’affaire des voyageurs.

Le temps pressait ; et comme il était probable que tous ceux à qui l’on pourrait s’adresser auraient les mêmes exigences, la maréchale, voulant couper court à la discussion, tira un louis de sa poche et pria le