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qui, eux aussi, habitaient la côte. L’un d’eux, le capitaine Doineau, devait payer de quelques mois de prison son dévouement à son ancien chef en Afrique.

La maréchale se rendit à Spa, s’installa, afin de déjouer tout soupçon, ostensiblement dans un hôtel avec ses enfants ; puis tout à coup partit pour Gênes, avec M. de Rul.

Là, la Compagnie Peirano Danovaro lui loua un yacht qui devait être à sa disposition de jour et de nuit, à raison de mille francs par vingt quatre heures.

Ayant couché à bord, le samedi 8 août, à cinq heures du matin, on prenait le large. Le temps était très mauvais. Le soir, le capitaine vint mouiller à Port-Maurice, que le tremblement de terre d’il y a deux ans a détruit presque totalement.

Le lendemain matin, à huit heures, on se remit en route à destination de San-Remo.

La mer, qui déjà la veille était grosse, se trouvait alors absolument démontée. Le voyage fut des plus pénibles. M. de Rul était malade ; quant à la maréchale, elle était dans un tel état de souffrance que, défaillante et désespérée, on dut, à l’arrivée, la porter à terre, où elle se mit à pleurer comme une enfant.

Ceux qui connaissent les terribles angoisses et l’abattement qui résultent du mal de mer, comprendront tout ce qu’il fallait de volonté et d’énergie pour tenter une telle entreprise dans de pareilles conditions. La mer retrouva tout à coup son calme comme