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faite à Paris, grâce à un mode de correspondance secrète habituel.

Voici comment la maréchale parvenait à soustraire quelques lignes à la curiosité administrative du directeur de la forteresse :

Lorsqu’une lettre arrivait à l’adresse de Bazaine, M. Marchi se contentait de couper la partie supérieure de l’enveloppe, lisait le contenu, et replaçait, avant de la faire remettre, la feuille pliée telle qu’elle était auparavant. Il n’y avait donc qu’à décoller soigneusement l’enveloppe, et à en chauffer le papier avec une bougie, pour faire ressortir ce qui était écrit à l’encre sympathique.

La maréchale invitait son mari à regarder tous les soirs, à partir du 30 juillet, vers les sept heures, dans la direction du golfe Jouan. Lorsqu’il apercevrait une petite barque de pêcheur, d’où l’on ferait discrètement des signaux, il saurait ce que cela voudrait dire et tenterait l’évasion.

Aucun jour n’étant fixé, le bateau devait revenir tous les soirs jusqu’à ce que l’évasion pût avoir lieu.

La maréchale s’était assuré le concours de son neveu, M. de Rul, jeune homme d’un beau caractère, d’une énergie à toute épreuve, et à qui sa situation indépendante de fortune permettait d’affronter une telle entreprise. Elle s’était également entendue avec une famille anglaise, habitant une villa en face de l’île, et avec des offiçiers en retraite dévoués au maréchal,