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en fer servant à suspendre des rideaux ; quant à la corde, il avait fallu, pour s’en procurer les matériaux et la confectionner, la ruse du prisonnier, toujours plus ingénieux et plus habile que ses gardiens.

Les caisses qu’avait apportées la maréchale dans la forteresse avaient été examinées avec un soin jaloux par M. Marchi lui-même : elles ne contenaient rien de suspect ; mais, — on ne peut songer à tout, le directeur ne fit aucune attention aux petites cordes dont elles étaient ficelées.

Ce furent pourtant ces cordelettes, auxquelles le maréchal joignit celles de la balançoire de sa fille, qui, tressées ensemble, avec de gros nœuds de distance en distance, permirent d’effectuer l’évasion.

Comme un homme de soixante-deux ans, d’une certaine corpulence, suspendu à une légère corde, peut éprouver quelque défaillance physique, — d’autant que le maréchal n’avait en réalité qu’une seule main à son service, son poignet droit, traversé d’une balle en Afrique, étant d’un faible secours, — on lui confectionna, avec le dossier de la balançoire de l’enfant, une sorte de ceinture de gymnastique garnie d’un crochet, comme en ont les couvreurs pour se suspendre aux cordes à nœuds. Le crochet avait été fait avec un des arceaux du jeu de crocket.

Il ne restait plus, — en admettant que l’évasion réussit, qu’échappant à ses gardiens le maréchal parvint